Codex

il dévore le backlog !

codex
Philippe Escalle CTO

137 tickets. Dont 84 "triviaux mais chiants".
Tu es bon en code, et tu le sais. Tu peux faire du React la nuit, du SQL au petit déj, et du refacto en trottinette. Mais soyons honnêtes : parfois, c’est pénible. Corriger des typos, renommer des variables, faire de la doc pour un module que même toi tu veux oublier...

Et si c’était ton égo qui le faisait à ta place ?
Pas ton clone, ni un stagiaire, ni un ChatGPT basique. Non : un agent spécialisé, un dév en cloud, à qui tu files une consigne, et qui bosse en silence. Codex.

Bienvenue dans l’ère du backlog qui se vide pendant que tu scrolles sur GitHub.

Franchement, c’est que le début... et ça fait un peu flipper.
Mais c’est comme ça que ça va se passer. Alors il faut en prendre conscience.

Codex, c’est qui, c’est quoi ?

Codex, c’est l’agent de développement logiciel made in OpenAI. Il ne fait pas que générer du code : il se connecte à GitHub, lit votre base de code, exécute, teste, propose des changements. Bref, il travaille. Et comme tout bon collègue : il logue tout, il consulte les fichiers README.md, il pose des questions quand il ne sait pas (enfin, presque).

Techniquement, il tourne dans le cloud, sur un environnement isolé, et est propulsé par un modèle spécialisé nommé codex-1, post-entraîné pour dépasser GPT-4-turbo sur les tâches de dev.

Codex ne te demande pas la permission pour modifier 5 fichiers liés entre eux. Il le fait. Et te laisse un joli journal de log et une PR proprement rédigée.

Il travaille en autonomie, mais dans un cadre : sans internet, en sandbox, avec historique complet. Tu n’as pas besoin d’être derrière lui, mais tu ferais bien de jeter un œil avant de merger.

Ce qu’il sait faire (mieux que Kevin)

Codex sait :

  • résumer un repo pour un nouveau dev,

  • trouver et corriger des bugs (même dans un front React ou une API FastAPI),

  • réorganiser l’UI d’une app,

  • documenter les fonctions oubliées depuis 2019,

  • créer des pull requests prêtes à merger (ou en mode brouillon pour relecture),

  • suggérer des tasks à partir d’un objectif (“garder ce codebase maintenable et sans bug”).

Il suffit de décrire la tâche en langage naturel ("les résultats de recherche sont bizarres, vérifie le tri") et Codex bosse. Comme un dev multitâche qui ne dort pas. Et qui ne juge pas vos commit messages.

Une dev raconte avoir lancé 3 tâches pendant un café : refacto UI, analyse de tri dans une recherche, ajout d’un mode dark. À son retour : 3 PR prêtes. Dont 2 testées. La 3e bloquée sur un npm run lint — classique.

Des retours terrain qui font rêver (ou flipper)

Des devs l’ont testé sur des bases réelles :

  • Une startup a branché Codex sur un repo React/Next avec backend Python : il a proposé 3 correctifs, dont 2 ont passé les tests.

  • Un autre l’a utilisé pour automatiser des tâches issues d’un board Notion converti en backlog GitHub.

  • Temps moyen d’exécution : 2 à 4 minutes par tâche. Jusqu’à 50 tâches lancées en parallèle.

  • Chaque tâche s’exécute dans un container isolé, avec son propre contexte.

  • Codex peut proposer des refactos de code idiomatiques (éviter des paramètres mutables, scinder des fonctions trop longues, etc.)

Mais... il hallucine parfois des champs, échoue sur des environnements mal configurés, et nécessite un prompt clair. C’est un exécutant intelligent, pas un stratège produit.

La productivité dépend aussi de la capacité à adapter la base de code aux forces de Codex : modularité, bonne couverture de test, clarté des responsabilités. Ce n’est plus “comment bosser avec une IA”, mais “comment bosser POUR l’IA”.

Faut-il l’utiliser ?

Si vous avez un backlog à rallonge, un projet en friche ou une équipe sous l’eau, Codex peut :

  • absorber les tâches simples ou moyennes (refacto, tests, doc),

  • auditer un projet (fichiers manquants, conventions non suivies),

  • faire gagner du temps (même si 30% de réussite = déjà rentable).

Prérequis :

  • Un plan Pro, Team ou Enterprise,

  • Un repo GitHub bien ficelé,

  • Un fichier agents.md clair (équivalent d’un prompt système avec guidelines).

Codex existe aussi en version CLI locale (Codex Mini), avec un modèle allégé mais exécutable sur poste. Et ça, c’est peut-être l’étape suivante : le mix agent local/cloud orchestré par l’utilisateur.

Pour les CTO : penser orchestrateur, pas remplaçant

Codex pose de vraies questions stratégiques :

  • Gouvernance : qui valide les changements ? Quelle responsabilité sur une PR IA ?

  • Sécurité : pas d’accès Internet, mais accès complet au code. À qui donne-t-on les clés ?

  • Intégration : comment interfacer Codex avec CI/CD, GitOps, trunk-based dev ?

  • DevOps : faut-il créer un rôle de “Lead Agent Wrangler” ?

Il ne remplace pas vos devs — mais il peut les libérer des tâches qu’ils n’aiment pas faire. Et il faut préparer l’organisation : formation au prompt, création de rôles (chef d’orchestre d’agents ?), supervision continue.

Codex, c’est le début de l’ère des développeurs-gestionnaires d’agents. Ceux qui ne codent plus tout, mais qui orchestrent une armée de micro-dévs IA.

Prochaine étape ?
Des agents qui discutent entre eux pour se partager le sprint. Une sorte de stand-up sans humains. Gloups.

Mais chaque chose en son temps. Déjà, si votre backlog respire un peu grâce à Codex, c’est pas mal, non ?