Les outils de vibe code

ils redéfinissent le geste du dév.

Philippe Escalle CTO

Claude Code, Cursor, Copilot et Codex : le code sous influence

Depuis peu, une phrase familière disparaît des open spaces : « moi, je code sans IA ».
Pas parce que plus personne n’y croit, mais parce que la posture a changé. On ne “code” plus vraiment au sens classique ; on guide, on oriente, on corrige. L’intelligence artificielle est devenue un animal de compagnie capricieux : docile si on la comprend, incontrôlable si on la laisse divaguer. Le développeur moderne n’est plus seulement un architecte du code — il est devenu un dompteur de modèles.

Cette nouvelle zoologie du développement a ses espèces dominantes. Claude Code, Cursor, GitHub Copilot et Codex incarnent quatre visions du futur du travail technique.

Claude Code

Signé Anthropic, séduit ceux qui aiment la logique pure. C’est un outil sans artifice, ancré dans le terminal, pensé pour réfléchir avant d’agir. Il lit vos fichiers, en comprend la cohérence interne, et exécute sans détour. Sa force, c’est la rigueur. Sa faiblesse, c’est qu’il vit encore mal dans les IDE : parfait pour l’ingénieur système, moins pour celui qui aime voir son code se dessiner sous ses yeux.

Cursor

Lui, est le jumeau augmenté de VS Code. Même interface familière, mais dopée à l’IA. Il indexe tout votre code, apprend vos conventions, et écrit à votre place sans rompre le flux visuel. Là où Claude réfléchit à voix basse, Cursor improvise dans la même pièce que vous. C’est la version “coopérative” de l’intelligence artificielle : elle ne prend pas les commandes, elle accélère votre rythme.

GitHub Copilot

Pionnier de la bande, reste le compagnon le plus connu. C’est le moteur réflexe du développeur moderne : il complète, suggère, improvise. Mais face à la précision contextuelle de Claude ou à la conscience globale de Cursor, Copilot paraît aujourd’hui plus limité. Toujours efficace pour générer du code standard, il peine encore à suivre les refactorings profonds ou les architectures complexes.

Codex

Il n’est plus une entité distincte, mais l’ADN de la famille OpenAI. Son évolution — intégrée désormais à ChatGPT et aux API modernes — a gagné en maturité : plus de contexte, de vitesse, et une meilleure gestion du code sur GitHub. Ses intégrations de révision automatique et de génération de PR montrent une direction claire : celle d’une IA non plus seulement “assistante”, mais “collaboratrice”.


Le métier, lui, change plus lentement qu’on ne le croit. Beaucoup de développeurs continuent de coder sans IA — par choix, par éthique, ou parce que leurs projets le permettent encore. Mais même eux observent que les outils s’imposent dans la chaîne, parfois sans prévenir. L’enjeu n’est plus de résister ou d’adopter, mais de comprendre.

Et si certains affirment encore que “le code IA est nul”, rappelons une vérité plus subtile : la qualité d’un modèle ne reflète pas seulement ce sur quoi il s’est entraîné, mais aussi la qualité de nos prompts, de nos données, et de notre pédagogie. Une IA apprend comme un junior : de ce qu’on lui montre, pas de ce qu’on attend.

Le développeur d’aujourd’hui ne tape plus des lignes — il compose des intentions. Le clavier devient un instrument de direction, pas de production. Claude construit, Cursor affine, Copilot improvise, Codex orchestre.
Et au centre, toujours, l’humain : dompteur, chef d’orchestre, ou parfois simple spectateur d’un code qui s’écrit presque tout seul.

L'oeil du CTO

" Si je devais n'en garder qu'un, ce serait Cursor. Pas parce qu'il est le plus spectaculaire, ni le plus analytique, mais parce qu'il s'intègre là où la vraie bataille se joue : dans le flux quotidien des développeurs. Claude Code est fascinant, mais il reste un outil de puriste — brillant, exigeant, un peu austère. Copilot, lui, a ouvert la voie, mais il plafonne : son modèle d'autocomplétion ne suffit plus à comprendre la logique d'un système complet. Quant à Codex, son approche d'automatisation poussée (génération de PR, corrections autonomes) flirte avec un futur où l'IA pourrait trop décider seule — et c'est précisément ce qui me rend prudent. Cursor, au contraire, trouve le bon équilibre entre puissance et accompagnement. Il ne cherche pas à remplacer le geste humain, mais à le prolonger. Il lit le code, apprend vos conventions, et se plie à vos habitudes plutôt que de vous imposer les siennes. C'est, pour un CTO, un compromis sain entre ambition et gouvernance : on garde la main sur le style, le rythme, la sécurité — tout en gagnant un accélérateur tangible. Dans cette nouvelle ère du développement assisté, il ne s'agit plus seulement d'écrire du bon code, mais de créer de bonnes interactions entre humains et modèles. Et dans cette danse encore fragile, Cursor est celui qui suit le mieux la musique. "

Philippe Escalle — version IA